Obligée d'arrêter de fumer à cause d'un cancer du voile du palais, 
je n'ose plus sortir. Tous mes copains, ou presque, fument, et mes 
reflexes par rapport à la cigarette n'ont pas changé. 
Tout me donne envie : faire les courses, promener, 
après le cinéma, etc. Aussi j'ai l'impression que je vais 
m'enfermer et en mourir. Médicaments, bonbons, je n'aime ni les uns 
ni les autres. Comment revivre ? Je dois bientôt reprendre le travail, 
après ma convalescence, j'ai peur de m'y ennuyer et d'être obsédée par la
cigarette.
 
Dominique B., Genève, juin 2003
Réponse d'OxyRomandie
Merci pour votre émouvant témoignage. La triste réalité est que vous 
êtes loin d'être seule à subir une telle exclusion sociale à cause
de la fumée passive et parce que les fumeurs essaient d'imposer leur
tabagisme à leur entourage comme la norme établie, 
collant une étiquette d'intolérance à ceux qui oseraient 
n'être pas d'accord. 
Hélas, une loi du silence, 
une sorte d'omerta collective, entoure ce problème, largement à cause 
de la pression insidieuse de l'industrie du tabac et d'intérêts 
économiques étroits, pression qui se fait sentir dans pratiquement 
tous les milieux, y compris ceux de de la santé (avec quelques voix 
isolées qui essaient de casser cette chape de plomb). 
Vous pouvez nous aider à vous aider en parlant, en disant haut et fort ce que 
vous ressentez et l'exclusion que vous subissez. Dites-le autour de vous,
sans relâche. Vous avez la possibilité, en rompant le silence, 
comme vous venez de la faire en nous écrivant, d'encourager 
d'autres personnes comme vous, pour ensemble refuser de subir 
un type d'exclusion aussi sournois qu'intolérable.
(Témoignage t03-002 - juin 2003)